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PÊCHE SUR LE FLEUVE OKPARA : Une activité génératrice de revenus battant de l’aile . Production halieutique loin de satisfaire les populations

PÊCHE SUR LE FLEUVE OKPARA : Une activité génératrice de revenus battant de l’aile . Production halieutique loin de satisfaire les populations

PÊCHE SUR LE FLEUVE OKPARA

Une activité génératrice de revenus battant de l’aile

. Production halieutique loin de satisfaire les populations

Le fleuve Okpara est le principal cours d’eau qui arrose les communes de Tchaourou et de Parakou. Sur ce fleuve, se mènent au quotidien des activités lacustres de manière artisanale pour alimenter les deux communes riveraines en ressources halieutiques. Cependant, malgré l’effort des pêcheurs sur ce cours d’eau avec plusieurs techniques de pêche, la production issue de leurs travail est très loin de couvrir le besoin des populations qui d’ailleurs ont un attrait particulier aux poissons frais venant du fleuve Okpara. Une situation qui interpelle les autorités en charge de la pêche dans le département du Borgou.

Edouard ADODE

D’une superficie 11 458 Km2 dont 6 748 Km au Bénin, le fleuve Okpara traverse les villes de Parakou, Tchaourou et Savè sur 362 Km. Il est le principal affluent de l’Ouémé et d’un régime pluvial tropical. L’Okpara prend sa source à Darou Kparou. Il est l’un des plus grands pôles de production halieutique dans les communes qu’il arrose. Ainsi, les eaux de ce fleuve servent de sources de revenus à une centaine de pêcheurs installés tout le long de ce cours d’eau. Ces derniers pratiquent plusieurs techniques de pêche dans le but de satisfaire les populations en poisson.

Les techniques de pêche sur le fleuve Okpara

« Ici, nous pratiquons une pêche purement artisanale. Il y a la pêche épervier, la pêche à la nasse, la pêche à filet étalé et les nasses des femmes », explique Nicolas Zannou l’un des pêcheurs venus de Ganvié et installé au bord de l’Okpara depuis plus d’une décennie.

‘’La pêche épervier’’. Il est l’une des techniques de pêche répandues dans le sud Bénin. Cette pêche consiste à jeter de temps en temps dans l’eau un filet en forme de cône à base ouverte, terminée par des plombs qui lui permettent de se reposer le plus vite possible en profondeur de l’eau. Après chaque jet, le pêcheur tire doucement le filet jusqu’à le ramener hors de l’eau pour y enlever les éventuels poissons pris. Cette pêche est pratiquée dans la journée.

‘’ La pêche à la nasse’’. Les nasses sont des cages dont la charpente est faite en bois et entourée de filet avec une petite ouverture au niveau de leur sommet. Les pêcheurs vont placer ces cages sous les herbes qui poussent dans ce cours d’eau et retournent les chercher quelques heures plus tard. Le dépôt des nasses se fait en matinée et le retour dans la soirée aux environs de 17 heures, a fait savoir le pécheur Nicolas.

‘’ La pêche au filet étalé’’. Elle est la technique qui demande plus d’efforts selon les pêcheurs. Elle consiste à étaler dans le cours d’eau sur une bonne distance un filet d’un à deux mètres de largeur en vue de barrer la route aux poissons dans leur déplacement. Une fois en contact avec ces filets fins, les poissons sont pris dans ces pièges par leurs nageoires dorsales. Les filets sont étalés dans l’eau dans la nuit et sont ramassés le matin avec leurs proies, a laissé entendre Mazouk un autre pêcheur.

En dehors de ces techniques pratiquées par des hommes, certaines femmes font la pêche pendant la crue avec des nasses à la large ouverture, qu’elles promènent dans le courant d’eau pour prendre les poissons entraînés par le flot.

La rentabilité de plus en plus faible

Bien que la pêche soit l’activité principale des hommes qui vivent tout au long de ce cours d’eau, à peine elle satisfait ces pêcheurs. « il y a de cela treize ans quand je venais ici, la pêche donnait. Avec un tout petit peu d’effort, on rentrait avec 40 000 voire 60 000 f par jour surtout en période de la montée des eaux », se souvient Nicolas. Ainsi, il se désole de la situation actuelle de son métier qui ne donne plus comme avant.

« On attrapait assez de poisson jusqu’à aller vendre à Kabore et au Nigéria », a-t-il rappelé. Mais aujourd’hui la population des poissons a considérablement diminué. Il explique ce fait par le nombre de pêcheur qui a près que triplé à son avis. Pour Mazouk, la présence des jacinthes d’eau dans le fleuve et la baisse considérable du niveau de l’eau en saison sèche constituent également des raisons qui expliquent cet état de chose.

Cette situation affecte négativement l’attitude alimentaire des populations de Tchaourou et de Parakou qui sont obligées de faire recours aux poissons congelés ou aux poissons provenant de Malanville ou ailleurs pour satisfaire leurs besoins en protéine animale. Pour le reste, manger du poisson pêché du fleuve Okpara est un luxe ou un plaisir qu’on se donne à des occasions spéciales.
Face à cette situation, les autorités en charge de la pêche dans la commune du Borgou doivent très tôt penser à accompagner ces pêcheurs pour des techniques saines qui préservent la faune aquatique pour des générations futures.

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