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Améliorer la protection des migrants en Afrique de l'Ouest: WeWorld outille journalistes, blogueurs et Osc

Améliorer la protection des migrants en Afrique de l'Ouest: WeWorld outille journalistes, blogueurs et Osc

Deux sessions de formation de 2 jours ont été organisées par le consortium WeWorld et Wildaf-Ao dans le cadre de la mise en œuvre du projet Ouestaf (Parcours régionaux pour la prévention de la migration irrégulière, la lutte contre le trafic des migrants, la traite des êtres humains et la protection des femmes et jeunes en situation irrégulière dans l’Afrique de l’Ouest, y compris la sous-région Sahel). La première, au profit des Organisations de la Société Civile (Osc) et des blogueurs, a eu lieu du 17 au 18 septembre 2025, à Parakou. La seconde, qui a pris en compte les journalistes, s’est déroulée du 18 au 19 septembre 2025, dans la même ville. Ces sessions visent essentiellement à renforcer les capacités des participants à maîtriser le cadre légal et réglementaire de la migration et à comprendre le flux migratoire au Bénin, ainsi que leur implication dans la gestion des flux migratoires.  

Wilfried AGNINNIN

Permettre aux participants de créer des contenus médias ou web susceptibles d’être mis à contribution pour des sensibilisations via radio, réseaux sociaux et presse écrite. C’est le bien-fondé de ces sessions de formation dans le cadre du projet Ouestaf financé par l’Union Européenne (Ue) à travers le Centre International pour le Développement de Politiques Migratoires (Icmpd). 

Pour le Chef de Projet Ouestaf, Lucas Richer, ce projet vise à améliorer la gouvernance et la gestion des flux migratoires en Afrique de l’Ouest par le renforcement des capacités des parties prenantes et par des activités de plaidoyer auprès de l’Union Africaine (Ua) et des parlements nationaux notamment. Il prend en compte plusieurs cibles, dont les migrants, les jeunes et les femmes membres d’associations, les membres des Ong/Osc, les journalistes, les blogueurs et les artistes, ainsi que les autorités locales et nationales et les Nations Unies dans les cinq pays d’intervention, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo. « Ce qu’on vise à terme, c’est qu’il y ait différents types de résultats, soit des activités de plaidoyer, des résultats au niveau du cadre juridique de la migration. On espère, dans les prochaines années, avoir des résultats tangibles qui visent à améliorer la protection des migrants, notamment les plus vulnérables, les femmes et les enfants qui sont victimes de traite des êtres humains et de trafic des migrants », a-t-il fait savoir. À l’endroit des participants, Lucas Richer espère l’amélioration de la performance des activités de communication numérique et communautaire, qui visent à travailler avec des journalistes et blogueurs dans la diffusion de messages de prévention concernant la migration irrégulière. À l’en croire, « il faut expliquer que la migration est un droit qui doit rester dans un cadre ordonné, sûr et de manière régulière afin d’assurer la sécurité de tous et d’éviter les atteintes aux droits des personnes migrantes et les cas de traite d’êtres humains et de trafic de migrants ». 

Au cours de ces sessions de formation, les participants ont eu droit à plusieurs communications. Il s’agit de, comprendre le phénomène migratoire, l’état des lieux migratoires, le cadre légal et réglementaire de la migration, le journalisme et les questions juridiques, les réalités des parcours migratoires et leurs impacts. Le journalisme éthique et le traitement médiatique de la migration (fact-checking, lutte contre les fake news, couverture équilibrée) ont été développés au profit des professionnels des médias. Les travaux de groupe ont permis aux participants de mieux comprendre le contour de la thématique. « La migration en elle-même n’est pas forcément mauvaise, mais il faut la recadrer. La convention sur la migration existe et est connue par des organisations, notamment la Cedeao, l’Uemoa, le Hcr, l’Oim, et bien d’autres. Un migrant n’est pas forcément une source de menace pour un pays. Il apporte une plus-value à une nation à travers ses compétences », a expliqué le communicateur et spécialiste des questions de migration, Antonin Houngbadji. Il a salué l’approche participative et la qualité des échanges qui ont permis d’atteindre les objectifs. « Je pense qu’au terme de ces formations, ils seront désormais plus productifs en termes d’appellation et de terminologie sur la question de la migration afin de sensibiliser les communautés », s’est réjoui le communicateur. 

Au terme de la formation, les participants ont exprimé leur satisfaction compte tenu de la pertinence du sujet. « Il faut reconnaître que ce projet vient à point nommé dans la mesure où il aborde une thématique avec des enjeux importants au niveau national et sous-régional. Donc la question de la migration est au cœur de tous les enjeux. Il est bon que des acteurs des médias, que nous sommes, puissent s’intéresser à cette question afin d’interpeller les dirigeants sur les inconvénients pour des prises de décisions. Donc nous sommes invités à déconstruire des préjugés sur ce sujet », a reconnu Ange Banouwin, journaliste freelance. De son côté, la blogueuse Meggy d’Almeida s’est dite mieux outillée sur la thématique de la migration et s’engage à jouer sa part à travers des contenus de qualité visant à améliorer la protection des personnes migrantes. « En tant que blogueuse, on a le devoir de créer des contenus, de créer des hashtags, des messages de sensibilisation sur tout ce qui concerne la migration. Une fois à la maison, je vais restituer les enseignements reçus pour un changement de comportement », a-t-elle promis. 

Il faut rappeler que le projet Ouestaf a démarré en mars 2025. Il intervient principalement dans les grands centres urbains des 5 pays (Cotonou, Ouagadougou, Abidjan, Bamako, Lomé) et les régions frontalières, dans les pays où l’accessibilité de ces zones est permise (Atacora, Alibori, Donga (Bénin), Denguele, Savanes, Zanzan (Côte d’Ivoire), Savanes, Kara (Togo).

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